1945 - 1998 : LE MUSÉE ESSAIME
Evacuées en Gironde pendant la guerre, les collections sont réinstallées dans le palais ducal au lendemain du conflit en respectant l’esprit des présentations réalisées par Pierre Marot. La création d’une salle juive et l’évocation des guerres du XIXe siècle font partie des nouveaux aménagements réalisés pour accueillir les donations venues enrichir le musée.
La période de l’après-guerre est dominée par la personnalité d’Edouard Salin, spécialiste de l’Epoque mérovingienne et Président de la Société d’archéologie de 1945 à 1969. Epaulé par Albert France-Lanord, Edouard Salin met sur pied, à partir de 1949, un laboratoire de restauration des métaux installé dans les anciennes écuries du palais ducal, préfigurant ainsi le Laboratoire d’archéologie des métaux à Jarville.
Cette époque est également marquée par des legs importants venant compléter les collections du musée dans les domaines de l’archéologie, des arts décoratifs, et de la peinture. Georges Goury (1955), Eugène Corbin (1956), Henri Marcus (1966), René Cadet (1966), Edouard et Suzanne Salin (1975) font partie des donateurs « insignes » dont les collections, par leur diversité et leur rareté, ont amplement contribué au rayonnement du musée.
Henri Marcus (1888-1960)
Parmi les donateurs « insignes », Henri Marcus tient une place particulière. Avoué à Nancy, il a consacré une partie de sa vie à constituer une collection d’œuvres d’art, de pièces curieuses ou caractéristiques dans des domaines très divers : sculpture romane, peinture lorraine, céramique… De son vivant, Henri Marcus fait part de sa volonté d’enrichir le musée en fonction des manques dans les collections. C’est ainsi que le « Banquet des Amazones » de Déruet, une série de plats et d’assiettes des Islettes, purent venir compléter les collections du musée. Après sa mort, sa veuve poursuivit la donation.
Le patrimoine pour tous
Le musée Lorrain est, durant les années qui suivent immédiatement la guerre, un lieu privilégié de diffusion pour un public de plus en plus nombreux à s’intéresser au patrimoine sous ses aspects les plus divers. En 1964, le service de l’Inventaire chargé de recenser les richesses artistiques de la France s’installe dans le palais ducal avant de rejoindre l’hôtel Ferraris, rue du Haut Bougeois. La création d’un service éducatif pour les musées de Nancy, en 1962, s’inscrit dans cette volonté de faire partager au plus grand nombre cette passion pour la région et son histoire.
Les Arts et Traditions Populaires :
mémoire de la Lorraine rurale
Dès 1940, les collections d’ethnographie du musée font l’objet de nouvelles présentations, plus vivantes, tirant partie des idées nouvelles développées par Georges-Henri Rivière au Musée national des arts et traditions populaires au Trocadéro. Le troisième étage du musée est réaménagé à cette occasion.
Conservateur du musée à partir de 1950, l’abbé Jacques Choux consacre une partie de son temps à valoriser les sociétés rurales au moment où elles connaissent une des plus importantes mutations de leur histoire. L’aménagement en 1981 d’une section des arts et traditions populaires dans l’ancien couvent des Cordeliers est l’aboutissement de l’énergie déployée par l’abbé Choux pour évoquer toutes les facettes des campagnes lorraines des XVIIIe et XIXe siècles. Les enquêtes réalisées sur le terrain permettent, pour la première fois, d’évoquer l’organisation traditionnelle du village Lorrain et de son terroir. Les collectes trouvent leur place dans les reconstitutions d’intérieurs et les présentations thématiques soulignant la richesse et les traits spécifiques des terroirs lorrains.
LE MUSÉE LORRAIN, MÉMOIRE D’HIER ET DE DEMAIN
Le XXe siècle lorrain est actuellement très peu représenté dans les collections du musée. Certaines pièces, essentiellement des prêts, tracent quelques voies d’enrichissements possibles des collections ou encore évoquent des thèmes qui devraient être développés dans les futures présentations.
Extraits de l'exposition organisée en 1998 "150 ans pour faire l'histoire"
Numéro spécial du Pays lorrain.