Dans un passé récent, le bois était une ressource de proximité bien ancrée dans une logique rurale et artisanale. Ce matériaux pluri-usages était débardé, flotté, transformé dans des circuits de proximité. Aujourd’hui, le bois est un pondéreux comme les autres, inséré dans la mondialisation, avec une dominante d’activités monopolistiques et de hautes technologies conduites par de très grands groupes. Nous aborderons cette évolution récente et de grande ampleur, localement principalement éclairée par l’exemple vosgien. Le propos s’organise en deux temps. Il traite d’abord des métiers et outils du passé: du patrimoine légué, des savoir-faire à conserver. Ce premier volet éclaire deux aspects : travailler en forêt, bûcheronner, vidanger, débiter, charbonner puis transformer, faire des charpentes, des meubles, des outils, voire des œuvres d’art. Le second point traite du bois dans la mondialisation. Ce secteur est porté par la recherche fondamentale et appliquée. Il s’agit de répondre à de nouvelles demandes pour une forêt modifiée, guettée par les changements climatiques. Ce secteur industriel très capitalistique doit répondre à une demande changeante positionnée sur des secteurs où s’exercent de fortes concurrences. L’industrie s’est littoralisée.

Jean-Pierre HUSSON