Catherine Calame
Les faïenceries se sont développées en France dans le courant du XVII e siècle, répondant à la fois à un souci d’hygiène (les méfaits du plomb présent dans la vaisselle d’étain sont connus) et à la politique économique de Colbert (nécessité de fabriquer dans le Royaume pour limiter les importations, de Delft, notamment). Les faïenciers ont de tout temps cherché à améliorer leurs fabrications et à proposer de nouveaux produits, tant pour les formes que les décors. Leurs recherches ont porté sur la préparation de la pâte à faïence, qu’ils ont tenté de blanchir pour rivaliser avec la porcelaine de Chine. Utilisées tant pour la table que pour la décoration, des formes nouvelles sont créées pour les nouvelles habitudes alimentaires ou sociétales. Les techniques de fabrication ont également été améliorées. Les pièces, tournées dans un premier temps, ont été ensuite moulées, permettant d’obtenir des formes plus complexes. L’invention de la fabrication par coulage révolutionnera à nouveau les styles. Les techniques de décoration sont multiples. Le décor peint main évolue avec la création de poncifs, de pochoirs et d’outils nouveaux. La palette du « grand feu » : décoration faite sur émail cru et cuite à haute température, est progressivement remplacée par la palette du « petit feu », rendu possible par la création de nouveaux fours pour cuire de nouveaux émaux, et notamment la couleur pourpre réalisée avec de l’or, posée sur un émail cuit. Les techniques d’impression facilitent les productions industrielles. L’exposé sera illustré tant de photos d’ateliers que d’exemples de productions au cours des différentes périodes.